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Sécheresse 2023 : le Ried sous surveillance

L’arrêté cadre interdépartemental des préfectures du Bas-Rhin et du Haut-Rhin, qui vient d’être publié, introduit une nouvelle zone d’alerte sur le secteur du Ried Centre Alsace.

Dans ce nouveau secteur, les niveaux des eaux souterraines seront pris en compte pour établir les seuils d’alerte. Auparavant, seuls les débits des cours d’eau étaient considérés sur le périmètre du Grand Ried. Dans le reste de l’Alsace, ce sont toujours les débits des cours d’eau qui seront utilisés.

Pour chacun des cinq sous-secteurs de la zone d’alerte Ried Centre Alsace définis par l’arrêté cadre, les pouvoirs publics s’appuieront sur les piézomètres de l’Aprona pour suivre l’évolution de la nappe phréatique, et le déclenchement des mesures de restriction le cas échéant.

Les cinq stations concernées appartiennent au réseau « Nappe en direct » : Rossfeld, Hilsenheim, Baldenheim, Illhaeusern et Guémar. Actuellement, les niveaux sont similaires à ceux de 2022 à la même période, et le seuil de vigilance a été franchi ou est en passe de l’être pour quatre des cinq points de mesures. Des épisodes de pluies pourraient toutefois les faire repasser au-dessus de ce seuil, en raison de la nature très réactive de la nappe dans ce secteur.

Le Grand Ried est une zone très particulière, tant par sa relation avec la nappe qui y affleure que par l’écosystème qu’il abrite, particulièrement vulnérable. Contrairement à d’autres endroits, les variations de la nappe n'y sont que de quelques centimètres au cours de l’année. Une modification de l’amplitude de ces variations aura des effets importants sur la biodiversité des ruisseaux dits « phréatiques », directement alimentés par la nappe rhénane via des résurgences naturelles.

Si de manière générale tous les usages liés aux activités humaines peuvent avoir une influence sur la nappe, dans cette zone il s’agit principalement des effets de l’irrigation agricole. Cette sensibilité à quelques centimètres supplémentaires d’abaissement du niveau de la nappe a été mise en évidence par plusieurs études, et notamment par le projet GES’EAU’R, mené en 2019 par le BRGM à la demande de la Région Grand Est, et dont l’APRONA était partenaire.

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